Texte 4
Votre honneur, je plaide coupable et demande acquittement pour ne jamais rester là où on estime que je devrais être.
À ces mots prononcés avec courage, l'auditoire reste interdit.
Et après le fracas du plaidoyer, s'élève une vague de frissons, une houle caressante, dans une suspension collective de la respiration. Ce moment précis où le corps se tend, perd pied, dans un mouvement spontané de panique, avant que la raison vienne en aide et réaffirme le besoin salutaire d'un ancrage dans le moment présent. S'ancrer pour faire face et front, en confiance, avec l'aide d'une longue expiration.
Soulagement.
Accueillir cet instant précis comme à chaque minute du quotidien, accueillir l'événement, ce qui est là ou celui qui se tient devant moi, troublant, différent de moi, de qui avait été prévu, anticipé. À tort.
Car tout bouge et se remet sans cesse en cause.
Être capable de se reconstruire, de s'ajuster à chaque moment, de prendre en compte ce qui se présente là, dans l'environnement proche. Faire avec.
Car c'est ici que j'habite, même momentanément, dans ce lieu que j'occupe et où j'interagis, là où je peux puiser, dans le sol et dans l'air, la ressource nécessaire à la bonne réaction.
S'ouvrir à la rencontre et faire de notre mobilité, de nos capacités d'adaptation, une réelle force et des atouts enthousiasmants.
Olivier
Gabrys
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